Lancement de la Revue Couturière

Lancement de la Revue Couturière

Couturière est une revue interartistique semestrielle, soucieuse de résonances et de rencontres entre les arts. Cette revue est éditée par Classiques Garnier.

avec le soutien du fonds de dotation Agnès b.

Son numéro 2 « Présences artistiques iraniennes. Création et résistance » dirigé par Laurent Garreau et Parya Vatankhah sera lancé sur le Grand Plateau le 6 novembre 2025 à 18h30 en direct et en public.

« Couturière, revue qui, dès son titre, s’attache au temps du défectible et du réparable, et aux potentialités de l’épochè, rend hommage [aux] femmes au combat, les pieds ancrés dans la « patrie », la main commandant aux forces solaires de l’histoire : la puissance de leurs gestes concrets et poétiques, les exposant à un péril mortel, suspend la mécanique pré-écrite de l’histoire et ouvre une béance dans son cours tragique. Dénouer un voile, attacher sa chevelure, scander un poème dans les transports en commun, lancer un bateau en papier sur l’eau, décoiffer un Mollah, marcher en sous-vêtements : le temps d’un appel au courage, elles libèrent le champ des possibles pour y inviter notre humanité. »

Isabelle Barbéris, Editorial

« "Il existe une affinité fondamentale entre l’œuvre d’art et l’acte de résistance" : Cette affirmation de Gilles Deleuze résonne avec force lorsqu’on songe à l’Iran contemporain. Ce pays a connu plusieurs cycles de révoltes populaires qui ont laissé leurs traces dans un climat d’effervescence culturelle et intellectuelle. Sur le plan artistique, ces soulèvements avortés ont laissé émerger des icônes qui, de par leur condition même, se sont muées en motifs politiques. Ils ont aussi façonné une esthétique proprement iranienne, issue de traditions anciennes capables de se perpétuer et de se réinventer clandestinement depuis plus de quarante ans.

Songeons, par exemple, au film Taxi Téhéran de Jafar Panahi : s’il était tourné dans une capitale occidentale, son geste paraîtrait anodin, alors que dans le contexte iranien il devient hautement politique. Le contexte confère à l’esthétique une portée subversive qu’elle n’aurait pas ailleurs. « L’art iranien est un art politique ; si ce n’est pas politique, ce n’est pas un art iranien », souligne d’ailleurs l’artiste exilée Shirin Neshat, rappelant à quel point création et dissidence sont intimement liées dans cette aire culturelle. »

extrait de la Présentation du numéro par Laurent Garreau et Parya Vatankhah

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Couturière a pour objectif la diffusion des savoirs et l’analyse des enjeux d’actualité dans le champ de l’esthétique, de la poétique et des arts (arts vivants, arts visuels, littérature, arts numériques, arts plastiques), en adoptant une approche interartistique et pluridisciplinaire. Elle s’ouvre à l’exploration de nouvelles transversalités sensibles comme à la redécouverte des héritages de l’esthétique et de l’histoire des arts. Forte d’un comité de rédaction où se trouvent représentées les différentes disciplines, en arts et en sciences humaines, elle entend être un espace de pensée et d’émulation collectives. Sans préséance entre l’ancien et l’ultramodernité, entre les « Beaux-arts » et les arts appliqués, la revue accueille des mises en perspective allant de l’Antiquité aux nouveaux enjeux liés à l’intelligence artificielle et à la création non-humaine.

Dans le jargon théâtral, la couturière désigne la répétition qui précède la générale : il est possible de l’arrêter afin d’effectuer toutes les retouches jugées utiles. Forme non fixée, en devenir, ouverte, forme libre et collaborative où les arts regardent dans une même direction, la couturière inspire un projet adogmatique, soucieux de « liens subtils » (Miguel Benasayag) et de résonances démultipliées. La métaphore de la couturière nous invite à des regards et des analyses ajustés.

Le site de la Revue Couturière